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 Au milieu de nulle part ...

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Clelia Svenson

Clelia Svenson


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MessageSujet: Au milieu de nulle part ...   Au milieu de nulle part ... Icon_minitimeSam 29 Mar - 14:30

[Voila le post de Clelia, faudrait que tu crées un forum pour les autres lieux ou un truc où on peut mettre notre motel ^^ Je sais plus le mot de passe de l'admin, tu déplaceras le sujet. En attendant j'te mets le post pour que tu puisses déjà voir de quoi il s'agit.]

Près de deux ans étaient passés... Depuis ça. Clelia se sentait mal d'être partie ainsi, mais quand on veut survivre, on ne se préoccupe plus de ses amis. Elle avait eu à choisir entre Nell et sa soeur, évidemment qu'Aliya avait été son choix. Est-ce qu'elles étaient considérées comme mortes ? Elle n'en savait rien. Tout ce qu'elle savait c'était que cela faisait deux ans qu'elles étaient logées dans ce motel en échange du travail qu'elles fournissaient. Il fallait voir l'allure de l'endroit : au bord d'une route, vide de tout sauf de voitures et de fils électriques. Même pas d'arbre, juste des buissons de temps en temps abîmés par la pollution. Le bâtiment en lui même était effroyable : une enseigne lumineuse qui indiquait "Motel&Café" marchait aussi bien que le reste de l'électricité : c'est à dire au bon vouloir du temps qu'il faisait, c'était la première chose qu'on voyait. Puis, venait le moment où on se rendait compte que le bâtiment n'était qu'un bloc vert pomme à deux niveaux : au rez-de-chaussée, on pouvait noter la porte grinçante qui s'accompagnait d'une cloche que les adolescents s'amusaient à faire sonner en plein milieu de le nuit - ou peut-être était-ce l'ex-femme du gérant qui prenait plaisir à agacer tout le monde ? - et qui sonnait dès que quelqu'un entrait ou sortait. A l'étage, on apercevait aux fenêtres des rideaux jaune canari à fleurs roses, preuve absolue du mauvais goût de la gérante. Une quinzaine d'enseignes venaient se rajouter à la principale et indiquaient "Réduction sur les petits-déjeuner jusqu'à 8 heures." ou "Station essence à deux-cent km, sinon, nous pouvons vous dépanner.", publicités totalement inutiles puisqu'elles avaient été placées dans le sens contraire de celui de la route, sans doute qu'à l'époque, l'autre voie ne devait pas être fermée. L'intérieur était décoré de multiples couleurs mais qui n'allaient pas du tout ensemble, du moins au goût de la jeune fille qui aurait bien tout changé. Mais elle n'était pas en mesure de le faire.

Après avoir marché pendant une après-midi, sans aucune idée de l'état où elles se trouvaient, après avoir été prises en stop plusieurs fois et déposées dans divers endroits perdus, les deux soeurs s'étaient retrouvées sur cette route, la faim au ventre et fatiguées comme jamais. Elles avaient donc continué, dans l'espoir de trouver quelque chose à manger, pestant contre le dernier conducteur qui les avait laissées au profit de sa copine qui l'attendait dans cet endroit loin de tout. Ils étaient partis, elles étaient sans rien au milieu de nulle part. Puis, elles avaient vu de loin les panneaux "Motel à 100 mètres", n'ayant pas le courage de chercher plus loin, elles s'étaient contenté de cet endroit pourri. Les propriétaires étaient bien gentils, mais représentaient le cliché du couple américain gros et négligé : Joe et Cathy McCain, même leurs noms n'avaient rien d'original. La femme portait souvent des chemises trop petites pour elle : elle s'obstinait à se dire qu'elle ne portait que du M, du coup, tous ses bourrelets sortaient de tous les côtés, débordant sur ses jupes à volants. Elle avait toujours un collier à grosses perles en terre cuite peintes de multiples couleurs. Approchant de la cinquantaine, elle reculait depuis dix ans son anniversaire à un mois après, pour avoir l'impression d'être moins vieille. L'homme était un peu moins encombrant, il avait les restes d'une barbe qu'il ne se rasait qu'à moitié pour économiser la mousse. Il portait toujours de vieux joggings et des tee-shirts qui portaient les traces de sa transpiration, en été. Ce qui faisait rire Clelia, c'était que quand il parlait aux gens, il utilisait toujours la troisième personne "Et la demoiselle, là, elle veut que j'lui prépare un café ?", il avait divorcé quelques années plus tôt, avouant à sa femme qu'il la trompait avec sa collègue, elle n'avait pas supporté et depuis n'arrêtait pas de le harceler. Ensemble, ils avaient eu un fils qui, fort heureusement, ressemblait plus à sa mère : il était grand et musclé, l'idéal du mannequin en magasines et projetait de faire acteur de cinéma, mais il était tellement idiot que personne ne voulait de lui : alors il aidait son père. C'était Mike. Puis, il y avait Betty, une jeune femme rondelette aux cheveux verts qui s'occupait de la cuisine et normalement du ménage, mais elle était si maladroite qu'on ne l'autorisait plus à toucher à aucun produit, depuis qu'elle s'en était mis dans les yeux et qu'elle ne voyait plus les couleurs. Tout ce petit monde, au bout de deux ans, avait parfaitement intégré Aliya et Clelia, dans l'ignorance la plus totale de leurs capacités.

Ce matin là, il y avait au comptoir du bar Henry Watson, un écrivain raté qui enchaînait les romans de science-fiction sans aucun succès. Sa prochaine histoire était sensée se dérouler dans un motel très kitsch, ça faisait donc un mois qu'il séjournait ici, dans l'espoir d'avoir la poussée d'inspiration et d'écrire la grande oeuvre de sa vie. Le sol était toujours jonché de papiers froissés et Cathy hurlait toujours à son mari de mettre dehors ce type s'il continuait à leur ajouter du travail. Heureusement, Mr Watson avait le sens de l'humour et malgré l'impolitesse absolue dont faisait preuve la gérante, il restait tout de même. Il avait même confié à Clelia qu'il avait mis dans son roman une extraterrestre nommée Cathy qui hurlait sur tout le monde car elle était complexée par son apparence ingrate. Ce jour là, comme tous les matins, il s'était levé à six heures et avait trouvé la petite demoiselle d'une quinzaine d'années affairée à astiquer les tasses et les verres. Elle écrivit sur un papier qu'elle tenait toujours près d'elle :


Clelia a écrit:
"Comme d'habitude, Mr Watson, un café et un croissant ?"

Lui, il lui fit un sourire triste et lui répondit :

"Non, aujourd'hui c'est l'anniversaire de mort de ma mère, alors je me lâche, je prends trois muffins et un verre de vodka."

Clelia le considéra un moment. L'homme devait être plutôt triste, elle ne savait pas quoi faire pour lui. Alors elle lui servait ce qu'il avait demandé, se posant la question de savoir s'il fallait qu'elle dise quelque chose pour le consoler ou pas. Elle repensa à la sienne, de mère, et essuya une larme. Alors, il lui dit de sa grosse voix :

"Faut pas pleurer, mam'zelle ! J'm'y suis fait. Ca fait une quinzaine d'années maintenant. C'est juste une habitude. Parce qu'elle me faisait toujours des muffins, je..."

"Bonjour vous !"


Il fut interrompu par Mike qui venait se servir un verre de lait. Il était six heures et demi, les gens commençaient à se lever peu à peu, Clelia se demandait si sa soeur était couchée. Elle savait qu'elle préférait la nuit au jour, elle avait sûrement du veiller. Parfois, on lui demandait de surveiller la nuit, car ça ne la dérangeait pas. L'adolescente posa ses coudes sur le comptoir et regarda à travers la porte, elle aimait bien faire ça, car en deux ans, elle avait pu observer toutes sortes de scènes à travers cette porte, toutes sortes de personnes. Elle ne s'ennuyait jamais. Cette fois, elle ne pensait pas qu'à l'heure matinale qu'il était elle apercevrait quelqu'un et pourtant, une voiture s'arrêta et une jeune fille rousse d'une vingtaine d'années, habillée avec une chemise blanche et un jupon de la même couleur, portant un carton dans ses bras et une valise brune qu'elle poussait avec ses jambes, entra en pleurant et s'assit sur une chaise.
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Aliya Svenson

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MessageSujet: Re: Au milieu de nulle part ...   Au milieu de nulle part ... Icon_minitimeLun 31 Mar - 20:35

Loin de la ville, loin de tout. C'était là qu'Aliya et sa demi-sœur Clelia avaient atterri lorsqu'elles avaient quitté New-York, le soir de la mort de leurs mères respectives. Quand à leur père, elle s'en fichait royalement. Il n'était plus désormais qu'un étranger pour la jeune fille. Et autant dire que si elle le recroisait un jour, ce n'était pas de la haine, qu'elle éprouverait, ni de la violence envers lui. Non, ce ne serait rien de tout cela. Ce serait une certaine pitié, ainsi qu'une ignorance la plus totale. Elle savait combien cela pouvait s'avérer douloureux, même s'il n'en serait certainement pas affecté, étant donné que c'était lui qui avait décidé de les abandonner. Et puis elles s'en sortaient très bien toutes seules.

Après leur journée de stop, Aliya et Clelia s'étaient retrouvées dans ce trou paumé. Et c'était déjà bien gentil de le nommer ainsi. Quand le jeune fille avait vu le bâtiment, elle avait d'abord pensé que c'était leur survie qui en dépendait. Puis en s'approchant, elle l'avait jugé minable, de très mauvais goût, pittoresque... Pourtant, ça lui rappelait un film d'horreur qu'elle avait vu perché au plafond de la salle, après être entrée clandestinement et cette image la fit sourire, d'un sourire étrange... comme tout ce qui ressortait de sa personne d'ailleurs.

Heureusement pour les deux jeunes filles, elles étaient arrivées de jour et Aliya avait encore son apparence normale, même s'il était évident que quelque chose d'étrange émanait d'elle. Si Clelia n'avait pas été là, jamais elle n'aurait pu y rester. La propriétaire, Cathy, elle ne l'aimait pas du tout. Cette femme avait quelque chose de répugnant, de repoussant. En plus, elle était désagréable, ce qui tapait sur les nerfs d'Aliya, d'ordinaire pas particulièrement patiente. Mais elle ne dit rien pendant ces deux années, afin de pouvoir rester ici. Elle prenait sur elle pour ne pas provoquer cette femme, malgré ces envies qui la prenaient parfois. Il fallait le faire. Pour Clelia. Pour sa demi-sœur dont elle avait tué la mère...

Peu après son arrivé, les propriétaires la voyant parfois vadrouiller la nuit autour du motel, elle leur dit qu'elle était insomniaque, afin de ne pas les inquiéter. Où du moins qu'elle dormait généralement quelques heures seulement, le matin. Pour cela, elle fut nommée responsable de la sécurité la nuit. Enfin c'était comme ça qu'elle avait traduit leur demande. Ainsi, elle avait champ libre la nuit et pouvait faire ce qu'elle voulait. L'obscurité de ce lieu manquant cruellement de lampadaire était sa couverture. Sa peau grise ainsi dissimulée, personne ne l'avait jamais découverte. Mieux que quiconque, sans doute les architectes de ce bâtiment eux-même, elle connaissait les lieux. Chaque recoin, qu'il soit accessible ou non, était connu d'elle. Surtout les plus inaccessibles en fait... Une fois, elle avait trouvé un type qui avait voulu piquer la recette du motel. On l'avait retrouvé terrifié, refusant de bouger de derrière le comptoir où il avait trouvé refuge après avoir vu 'un monstre'.

Ce matin là, Aliya n'avait pas dormi du tout. Elle n'en ressentait pas le besoin. Passée par sa chambre au moment du levé du soleil, elle avait vérifié que sa peau n'était plus grise, que ses yeux avaient retrouvé leur bleu sombre et elle s'était changée. Revêtant un habituel pantalon souple et noir, ainsi qu'un débardeur noir laissant paraître ses bras, d'allure maigres, mais desquels il ne fallait pas surtout se laisser abuser.

« Hey tout le monde. Comment ça va ce matin ? Bien dormi Mr Watson ? »

Lui, elle l'aimait bien. Pas comme ce Mike... il était tellement bête, qu'elle se demandait comment c'était possible. Elle l'ignora totalement et alla s'assoir à côté de l'écrivain. Tournant la tête, elle vit qu'une autre jeune fille était là, rousse et habillée en blanc, soit tout le contraire d'Aliya. Elle pleurait. Son regard se posa un instant sur elle, mais elle ne s'en approcha pas. Pas qu'elle eut quelque chose contre elle, loin de là, mais elle n'aurait pas su quoi lui dire, surtout sans connaître son histoire. Elle réalisa alors que Clelia et Mr Watson était tout deux également au bord des larmes. Aliya fronça les sourcils.

« Qu'est-ce qui se passe ici ? »
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Clelia Svenson

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MessageSujet: Re: Au milieu de nulle part ...   Au milieu de nulle part ... Icon_minitimeLun 31 Mar - 21:01

Clelia resta un moment bloquée sur la fille rousse, sans vraiment réagir, puis elle entendit sa soeur saluer Mr Watson et elle reprit ses esprits. En se tournant vers Aliya, elle fut obligée de croiser le regard de Mike qui avait compris pour une fois que le lait ne se buvait pas à la bouteille. Elle fit un sourire rassurant à la gothique, non il n'y avait rien, juste un peu de mélancolie des deux côtés...

"Je disais juste à la demoiselle qu'aujourd'hui c'était l'anniversaire de mort de ma mère. J'pensais pas qu'elle était autant sensible !"

...Par contre, la nouvelle venue l'inquiétait un peu, mais avant que le jeune homme qui se prenait pour un dieu sur Terre ne vienne la draguer, Clelia se dépêcha d'aller la voir, faisant signe à Mike de finir de nettoyer. Celui-ci enchaîna sur des paroles peu compréhensibles, qui devaient signifier qu'elle n'avait pas à lui donner d'ordres, mais elle n'y prêta pas attention. Elle s'assit juste en face de l'autre rouquine et lui sourit. Puis, elle saisit son crayon qu'elle avait mis en équilibre derrière son oreille et marqua sur la nappe en papier :

Clelia a écrit:
"Bonjour mademoiselle, que désirez-vous ? Est-ce que tout va bien ? Si vous avez besoin de discuter je suis là. Je ne peux pas parler, mais je peux écouter et comprendre...

Elle lui fit signe que le mot lui était adressé et se tourna vers la porte, croisant le regard de sa soeur, Mr Watson et Mike. Non, Cathy n'était pas arrivée. Depuis qu'elle s'occupait de l'accueil des clients, la gérante était à chaque fois gênée du silence de Clelia et s'empressait de préciser : "Elle est muette, faut l'excuser !", ce qui mettait très mal à l'aise la jeune fille. Mais là, aucune trace de la grosse femme, ce n'était pas un mal. En reposant ses yeux sur la personne en face, elle vit qu'elle avait l'air plutôt timide, au vu de la façon dont elle se tenait : ses yeux ne regardaient pas autre chose que la table ou le sol, ou bien ses affaires, deux mèches de ses cheveux regroupés en queue de cheval étaient libérées pour cacher un peu son visage, elle avait ses bras croisés sur ses cuisses et se penchait un peu comme si elle voulait se faire petite. Clelia détourna donc ses yeux, pour ne pas contrarier plus la jeune fille et son regard vint se poser sur le sol où elle apperçut un énorme cafard ! Qu'elle s'empressa d'écraser avec sa chaise. Comme si de rien n'était.
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Milly Davis

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MessageSujet: Re: Au milieu de nulle part ...   Au milieu de nulle part ... Icon_minitimeLun 31 Mar - 22:15

Ses quelques mois passés à San Francisco avaient totalement bouleversé Milly. Ne serait-ce qu'au niveau vestimentaire, certes elle portait encore des couleurs claires et de longues jupes et robes, mais elle passait un peu plus inaperçue, plus dans son temps. Mais ce n'était rien comparé au reste : elle avait appris à s'ouvrir un peu plus, elle s'était même fait quelques amis... Ewin... elle avait cru en tomber amoureuse si elle ne s'était pas rendu compte qu'elle voyait Lucas à chaque fois qu'elle lui parlait. Faith qu'elle avait revu après leur première rencontre, la jeune femme bien étrange qui avait appris à parler italien en deux semaines et Danny qui avait abandonné l'idée de la séduire, mais avec qui elle partageait des discussions poétiques et philosophiques. Evidemment, Sarah n'avait pas été d'accord, mais se rendant compte qu'elle regrettait chaque jour un peu plus Lucas, Milly avait définitivement décidé de ne plus l'écouter. Oh elle existait encore, on ne se débarrasse pas si facilement de sa seule amie d'enfance, mais ce n'était qu'une petite voix qui restait bien à l'écart.

Le jour de ses vingt ans fut celui où elle décida de s'en aller. Le vingt-neuf février existait bien cette année et ce jour maudit où elle atteignit une dizaine de plus lui fit un choc : elle n'était plus une enfant. Elle passa un mois à planifier son retour vers New York et partit en mars. En bus, une valise contenant ses vêtements, un carton rempli de ses écrits, la jeune fille avait traversé une bonne partie du continent avant d'arriver dans une grande ville où elle était sensée retrouver Max, désespérée de ne pas le trouver, elle l'avait appelé, il n'avait pas répondu. Du coup, elle avait été contrainte d'enchaîner les voitures et les gens bizarres. Jusqu'à ce qu'un vieillard mal intentionné lui fasse des propositions pas très catholiques et qu'elle refuse, se faisant ainsi jeter de la voiture : fort heureusement devant un endroit qui n'était pas désert. Là, elle avait commencé à pleurer et était entrée, le visage ruisselant de larmes.

Maintenant, elle était assise près de la fenêtre, à regarder si la voiture ne faisait pas demi-tour pour revenir la prendre et ... qui savait ce qu'il se passerait ? Voila qui la rassurait peu sur les autres personnes... Elle avait du rencontrer dans sa vie les quatre exceptions dans ce monde peuplé de gens horribles. D'ailleurs, elle sursauta quand elle entendit la chaise devant elle bouger, puis des bruits d'écritures. Son qu'elle aimait tant... celui du crayon sur le papier... Quand elle leva les yeux, elle fut surprise de voir une jeune fille rousse d'une quinzaine d'années. Elle posa le regard sur la nappe et eu un sourire triste. Elle ne put pas s'empêcher de repenser à Ewin, voila quelqu'un qui allait bien lui manquer. Tout naturellement, elle lui aurait répondu :


**Je...**

Mais elle se reprit. Ce n'était pas Ewin. Elle ne pouvait pas raconter sa vie à cette petite, encore moins en parlant par pensée. Elle rougit, un peu gênée et ouvrit la bouche pour laisser échapper quelques sons indistincts d'une voix cassante qui n'était pratiquement jamais utilisée :

"Je prendrais bien un thé s'il vous plait. Et c'est à vous qu'il faut s'adresser pour les chambres ?"

*Je n'aurai pas le courage de reprendre la route maintenant.*

"Et.. vous pouvez demander si quelqu'un va à New-York ?"

Elle vit les deux haussements d'épaule de l'autre rouquine ainsi que son sourire, elle rendit ce-dernier. Puis, elle se rendit compte qu'elle faisait circuler un papier, sans doute qu'il était inscrit la commande et la demande de Milly. Là, une femme énorme et mal réveillée arriva.

"Clelia ! On 'discute' au lieu de travailler ? Peut-être que si l'un de vous l'aidait..." en regardant Mike et Aliya "... on n'aurait pas à envoyer la muette se charger de l'accueil !" en se dirigeant vers la nouvelle arrivante "Excusez-nous, le personnel n'est pas encore levé tout à fait."
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Aliya Svenson

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MessageSujet: Re: Au milieu de nulle part ...   Au milieu de nulle part ... Icon_minitimeMar 1 Avr - 0:19

Tout le monde semblait sur le point de se mettre à pleurer et la situation dérangeait la jeune fille. Elle attendit cependant, et ce fut ce cher docteur Watson, bien qu'écrivain, qui lui répondit. Elle baissa les yeux, préférant soudainement ne pas avoir posé la question. Lui aussi avait perdu sa mère ? Normal... vu son âge. Elle s'en voulut d'avoir eu cette pensée, mais n'avait pas pu s'en empêcher. Levant les yeux sur Clelia elle comprit pourquoi elle était si 'sensible', selon les dire du bon monsieur, ayant elle-même perdu la sienne. Plus personne ici n'avait de mère ou quoi ? Et elle pensa à cette rousse, toujours en larmes, se demandant si elle aussi n'aurait pas, par le plus grand des hasards, perdu sa mère tout récemment.

Aliya observa sa jeune demi-sœur aller prendre commande auprès de la jeune fille, songeant qu'elle, elle savait s'y prendre avec ce genre de personnes. Ça leur était déjà arrivé, des personnes en larmes et ce n'était pas Aliya qui était parvenue à y faire quoi que ce soit, si ce n'était dévoiler son don à s'éclipser.

« Ah... désolée. Je vais vous accompagner alors. »

Aliya se servit un petit verre de vodka, et le présenta à l'écrivain.

« Aux mères. »

Pour la première fois, elle semblait sérieuse. Son comportement aurait pu être mal pris par une autre personne ne la connaissant pas du tout, mais elle ne se moquait pas, tout au contraire. C'était façon à elle, toute aussi étrange soit-elle, de lui exprimer ses condoléances. Après avoir trinqué, elle vida le petit verre d'une traite, et... s'empressa de la cacher derrière le comptoir tandis que la vieille arrivait, ayant fait le plein de reproches pendant la nuit.

« Oh mais vous savez elle s'en sort très bien, j'suis sûre même mieux que nous. Et puis j'ai travaillé toute la nuit! J'pourrais p't'être avoir une p'tite pause nan ? »

Aliya se leva du tabouret haut sur lequel elle s'était assise et jeta un coup d'œil sur le mot que Clelia venait de faire circuler.

« New-York ? Quelqu'un veut encore aller à New-York ? Pas de chance, en ce moment j'crois qu'il y a personne. Mais on en voit pas mal alors en attendant un peu vous aurez p't'être un peu de chance de croiser quelqu'un qui y va d'ici la fin du mois dans ce bled qui n'est même pas une ville. »

Elle avait parlé d'une traite, évitant soigneusement, d'une façon qui aurait presque pu paraître volontaire mais qui ne l'était pas, de placer des points et des virgules dans les intonations de sa phrase. Puis elle se tourna vers la gérante, à qui elle présenta l'un de ses plus beaux sourires forcés.

« Au fait ! J'ai passé une bonne nuit, merci ! Et vous ? »
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Clelia Svenson

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MessageSujet: Re: Au milieu de nulle part ...   Au milieu de nulle part ... Icon_minitimeMar 1 Avr - 8:20

Clelia ne fut pas encore tout à fait relevée qu'elle entendit la voix de l'inconnue, mais une fraction de secondes plus tard, elle la vit la bouche fermée, comme si elle n'avait pas dit un mot. Elle l'avait sans doute imaginée parler, mais ce qui l'intrigua fut que sa voix fut exactement la même. Sans doute qu'avec des années de cours de chant, elle avait du apprendre à associer une voix à un visage. Aux deux interrogations de la fille, elle haussa les épaules : normalement c'était à Cathy qu'il fallait demander pour les réservations, mais elle avait un peu peur de l'humeur de la gérante ce matin là, la journée désastreuse de la veille avait bien montré dans quelle période de l'année la vieille approchait : son anniversaire qui l'année dernière avait eu lieu en février et qu'elle avait décidé de décaler d'un mois, comme d'habitude. Quant à savoir si quelqu'un allait à New York, il y en avait beaucoup, mais peut-être pas en ce moment. En vérité, elle n'en avait aucune idée. Elle tendit un mot à Mike qui le fit passer, avant de s'asseoir en regardant Clelia d'un air de dire "fais ton travail de femme".

Et là, là Cathy arriva. De nombreuses fois, l'adolescente avait rêvé de crier "Je ne suis pas muette !" et de tout faire écrouler, mais elle ne l'avait jamais fait, ce n'était pas le meilleur moyen d'arriver à s'intégrer. Alors elle s'écrasait. Sa seule satisfaction était que personne à part son mari et Betty ne pouvait supporter cette femme, au moins elle ne se sentait pas seule. Elle entendit Aliya prendre sa défense et se retourna pour lui sourire. Heureusement qu'elle était là ! Si jamais un jour elle était séparée de sa soeur... que ferait-elle ? Alors que Cathy répondait à Aliya par un grognement, Clelia regarda la cliente et lui écrit à nouveau sur la nappe :


Clelia a écrit:
"Cela vous dérangerait-il de venir vous asseoir au comptoir ? Comme ça, vous ne serez pas seule et je pourrai continuer ce que je faisais ?"

Elle la vit lire avec attention, avant de prendre ses affaires et de la suivre. Clelia lui indiqua la place à côté d'Aliya, à l'opposé de celle de Mike. Elle lui fit un sourire et commença à faire bouillir l'eau pour le thé. Pendant ce temps, Cathy allait à la table où se trouvait la jeune femme juste avant et constata avec une voix suraïgue les dégats qu'avait causés Clelia.

"QUOI ?! Tu as encore écrit sur la table ! Je vais te le faire bouffer un jour ton papier !"

Elle se dépêcha de changer le papier, puis revint à préparer le thé qu'elle servit à la rousse. Surtout, il ne fallait pas s'énerver... Elle mit un peu de musique pour détendre l'atmosphère et surtout la gérante qui se calmait avec un peu de jazz. Faute d'avoir de bons goûts vestimentaires et décoratifs, elle écoutait de la bonne musique, du moins selon Clelia.
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Milly Davis

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MessageSujet: Re: Au milieu de nulle part ...   Au milieu de nulle part ... Icon_minitimeMar 1 Avr - 21:48

Milly détourna le regard quand la personne qui devait être la patronne prit la parole. Cela ne la dérangeait pas que la "muette" fut venue l'accueillir, mais elle ne fit aucun commentaire, par timidité et par respect. Apparemment, la jeune fille semblait toute gênée, ce qui devait être normal quand on se faisait traiter de la sorte. Elle sécha ses larmes et reposa les yeux sur les nouvelles phrases inscrites sur la nappe. Elle trouvait cela tellement beau et poétique de parler par écrit, ainsi ... Sans doute que la gamine ne pouvait pas faire autrement et que ça l'attristerait si elle savait que Milly préférait l'écriture alors qu'elle pouvait très bien parler, c'était pour cela qu'elle s'était décidée à ouvrir sa bouche : parce que personne ne pouvait la comprendre, personne ne pouvait juger de ses sentiments et au mieux la trouvaient bizarre. Elle trouvait la jeune fille sympathique et pour ne pas lui rajouter du travail, elle fit ce qu'elle lui avait demandé : soit se lever et la suivre. Ou peut-être était-ce parce qu'elle n'avait pas l'habitude de contester...

La jeune serveuse lui indiqua une place près d'une fille qui faisait assez peur ainsi toute vêtue de noir. Elle lui rappelait légèrement Faith, à l'époque où elle ne s'était pas encore teinte en blonde, du moins c'était la même apparence. En caractère, personne ne pouvait être comme Faith. Si chaque détail lui rappelait quelqu'un qu'elle avait connu, la rouquine n'allait pas tarder à regretter d'être partie. Non... elle voulait retrouver Lucas, même si elle ne savait pas où elle pouvait le revoir, quel accueil il lui réserverait, ou même si elle allait oser l'approcher. Mais rien que de voir son visage, de loin, de se rendre compte qu'il allait bien, de revoir son sourire, même s'il ne lui était pas adressé... Elle s'en sentirait mieux. Elle connaissait toujours son numéro, mais elle n'avait pas envie de l'appeler... Deux ans s'étaient écoulés, s'il avait n'importe quoi à lui dire, ce serait en face.

Repensant à lui, elle laissa couler encore des larmes, puis elle vit son thé arriver devant elle avant même d'avoir eu le temps de capter les allers-retours de la petite, ni la musique qui résonnait depuis cinq bonnes minutes. C'était appaisant et déprimant à la fois : elle était devant un thé, écoutant du jazz, repensant à un amour lointain... Son premier amour... Entendant gronder le tonnerre qui annonçait un retour de la pluie de la veille... Un papier se glissa devant elle, la demoiselle se prénomait Clelia, présentait sa soeur à côté : Aliya et demandait si elle avait un prénom. Milly repensa à toutes les fois où elle avait eu à se présenter et à l'image de celles-ci, elle ne prononça pas clairement ce qu'on lui demandait : elle l'écrivit. Une fois dans le sable, une fois de sa plume, cette fois-ci elle indiqua les lettres de son sachet de sucre. Elle s'empressa en suite de tout essuyer avant que Clelia n'eut quelque problème.
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Aliya Svenson

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MessageSujet: Re: Au milieu de nulle part ...   Au milieu de nulle part ... Icon_minitimeLun 28 Avr - 20:04

Aliya fut satisfaite de l'effet produit par son air nonchalant sur la patronne de ce lieu si pitoyable. Un grognement, tout ce qu'il lui fallait pour bien débuter la journée. Si elle n'était pas la pour qu'Aliya puisse se défouler un peu verbalement sur quelqu'un, la jeune fille s'ennuierait à mourir. Il y avait Clelia, bien sur, mais ce n'était pas pareil. Avec elle, elle essayait de se montrer sous son meilleur jour, de ne pas être totalement 'à côté de la plaque', comme on le lui avait parfois fait remarquer à cause de remarques déplacées. Ici, tout le monde s'était habitué à elle et ne posait plus de question sur son comportement bizarre. Les propriétaires les gardaient uniquement pour le travail qu'elles fournissaient et bien qu'appréciant peu Aliya, son travail nocturne avait le don de les rassurer et de leur faire passer de bonne nuit de sommeil. Elle se demanda pourquoi ces gens ne lui exprimaient jamais leur gratitude. Ils pensaient sans doute qu'il était évident de passer la nuit à surveiller les bâtiments inintéressant de ce lieu ? En deux ans, pas plus de quelques tentatives pour voler la caisse. C'était limite si elle ne priait pas pour qu'il se passe quelque chose. Enfin... il aurait fallu pour cela qu'elle croie en Dieu et ce n'était pas le cas. Heureusement d'ailleurs, car elle doutait qu'il eut voulu d'elle.

Elle observa du coin de l'œil la jeune rouquine se déplacer jusqu'au comptoir, afin de ne pas rester seule à l'écart et pour faciliter le travail de Clelia. Aliya se tourna vers Watson, le dévisagea une seconde, avant de tourner son regard rapidement vers Milly, comme pour lui demander si c'était elle ou si la rouquine était vraiment étrange. Ecrire son prénom avec du sucre... ça ferait surement sourire sa sœur, c'était le principal. Watson quant à lui, répondit à l'interrogation silencieuse de l'adolescente assise à côté de lui par un léger sourire et un regard évocateur.

« Tu es sur de t'être bien regardée Aliya ? »

« Ben quoi ?! »

Aliya leva les yeux au ciel et fit faire un demi-tour à son tabouret, puis croisa les jambes en tailleur dans une position qui pouvait sembler bien inconfortable à toute personne autre qu'elle, puis posa les coudes sur le bar auquel elle elle tournait le dos. Elle tourna ensuite la tête vers Milly, sans aucune gène de lui parler ainsi.

« Bon et à part ça Milly, qu'est-ce que tu viens faire dans notre trou ? Non parce que crois moi, ici y a rien à faire. On se croirait vraiment dans le coin le plus désertique des états-Unis. C'est tellement... sinistre! Pourquoi tu veux aller à New-York au fait ? »

Sans se rendre compte que ses questions pouvaient paraître déplacées, étant donné qu'elle connaissait pas la jeune fille, Aliya attendit une quelconque réponse tout en la dévisageant. Le fait qu'elle était entrée en pleurant dans le motel et qu'elle ne désirait peut-être pas parler de ce qui la menait ici ne lui effleura même pas l'esprit. Par contre, elle avait pris soin de parler suffisamment fort pour que sa voix recouvre la musique, qui par ailleurs lui tapait largement sur le système, afin que la gérante l'entende parler de son cadre de vie si sinistre.
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Clelia Svenson

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MessageSujet: Re: Au milieu de nulle part ...   Au milieu de nulle part ... Icon_minitimeDim 11 Mai - 2:46

Cathy s'installait à une table pour compter et recompter l'argent qui entrait et qui sortait de la caisse. Mais tous ceux qui étaient présents la veille au soir savaient qu'elle ne faisait que se donner une image : en réalité, elle attendait que Mrs Walker fut levée. La veille, cette femme qui donnait l'impression de s'être reçue un nombre incalculable de pots de peinture sur le visage s'était présentée comme une vendeuse de produits de beauté. La première à avoir gobé toutes ses paroles était bien entendu la gérante, tous les clients avaient bien vu comment elle avait tout de suite engagé la conversation dès que Mrs Walker lui avait parlé de crèmes anti-rides. Ce matin, elle devait sans doute l'attendre. Quand elle ne voulait pas montrer quelque chose, Cathy le camouflait toujours par son "envie soudaine de faire les comptes", mais elle était une piètre actrice, c'était évident qu'elle ne comprenait rien à l'argent. Clelia la regarda du coin de l'oeil, se demandant si elle devait avoir pitié de cette pauvre femme, ou en être amusée, elle hésitait toujours entre les deux.

Alors qu'elle attendait d'être tirée de ses pensées par la voix de la demoiselle rousse, elle comprit qu'elle ne parlerait pas. Quand elle posa les yeux sur ses mains blanches vidant le sachet de sucre, l'adolescente sursauta. Que faisait-elle ? Milly.... C'était donc son prénom. Milly eut la gentillesse de nettoyer et Clelia resta un peu étourdie. Cette fille était étrange ... Ils en avaient vus de toutes sortes, ici, ce n'était pas un endroit fréquenté des hautes classes, ce qui permettait une plus grande variété de personnes. Milly... elle l'intriguait vraiment, apparemment, sa soeur éprouvait la même stupéfaction, puisqu'elle comprit à la phrase de l'écrivain que sa soeur avait du faire signe que sa voisine de table était louche. Elle fit un sourire à Milly et recommença à nettoyer les verres, tout en surveillant tour à tour Mike, Cathy, les escaliers vides et sa nouvelle cliente si passionnante. Pour le premier, elle avait surtout peur de sa tendance à sauter sur n'importe quelle fille venue, mais lui avait peur d'Aliya. Tant qu'elle se trouvait entre Milly et Mike, il n'y aurait aucun problème.

Betty arriva en dévalant les escaliers sur les fesses et se releva tant bien que mal, la suivaient de près un couple d'Italiens avec leur fils de quatre ans. Ceux-ci devaient partir aujourd'hui, ce qu'ils ne manquèrent pas de faire, adressant un "au revoir" de la main pour le fils, un chèque à Cathy pour le père et un couinement dédaigneux pour la mère. Ceux-là n'allaient pas manquer à la jeune fille qui avait eu du mal à les supporter durant les deux jours où ils avaient séjourné ici. Alors que la grosse fille aux cheveux vert pomme se remettait tant bien que mal de sa chute, Cathy jetait un regard noir à Aliya qui venait de parler, puis faisait semblant de se replonger dans ses affaires. Betty allait s'asseoir en attendant les clients pour qui elle devrait cuisiner. La journée promettait d'être longue et ennuyeuse, Clelia commençait déjà à se lasser. Mike aussi vu son air. D'ailleurs, cet ennui le poussa à se rabattre sur la "moins pire" des personnes de sexe féminin ici :


"Hey Clelia ... tu veux aller faire un tour ? Rien que tous les deux..."


Dernière édition par Clelia Svenson le Jeu 15 Mai - 23:39, édité 1 fois
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Milly Davis

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MessageSujet: Re: Au milieu de nulle part ...   Au milieu de nulle part ... Icon_minitimeDim 11 Mai - 3:06

"Je..."

La gothique... Aliya... lui parlait. Elle n'avait pas l'air méchante, de plus elle lui rappelait Faith, mais Milly était nerveuse, elle parlait peu, encore moins à ceux qu'elle ne connaissait pas. Puis elle n'avait pas masqué son apparence cette fois. Si triste qu'elle n'avait plus l'envie d'utiliser son pouvoir. Ce "trou" était ce motel ? Que venait-elle faire ici ? Elle n'avait pas le choix... Si elle avait pu éviter de se mélanger aux foules, elle l'aurait fait. Elle soupira et porta la tasse à ses lèvres... qu'elle reposa de suite après s'être brûlée ! Trop chaud ce thé... Elle souffla dessus tout en se demandant ce qu'elle allait bien pouvoir répondre... Au moins, elle avait une excuse pour ne pas parler : elle ne pouvait pas faire les deux choses à la fois. Alors elle continua un moment de tenter de faire refroidir son thé. Puis elle se dit que l'autre jeune fille l'attendait, qu'elle n'arrêterait pas de la fixer tant qu'elle ne lui aurait pas répondu. Tout ceci l'angoissait, le regard posé sur elle la gênait. Alors elle tenta une deuxième fois de prononcer quelque chose :

"Je..." elle respira doucement, il n'y avait aucune raison de s'inquiéter "...veux aller à New York pour voir quelqu'un."

Elle essaya à nouveau de boire dans la tasse, cette fois elle supporta mieux la boisson qui n'était plus bouillante. Elle ne la finit pas et s'amusa à regarder les formes des vagues de son thé. Elle voyait son reflet également, elle s'acceptait mieux depuis peu, même si elle regrettait d'avoir vingt ans. Puis elle se mit à voir son reflet à lui et ressentit le besoin de dessiner. Cela faisait un moment qu'elle n'avait pas touché à une boîte de crayons de couleurs, mais elle l'avait encore. Il y avait ce dont elle se souvenait le plus chez lui, bien que tout l'avait marquée, alors sur une feuille qu'elle venait de sortir de son carton, elle commença à mettre des teintes de bleu et de vert, dans un cercle parfait. Elle se souvint de ce jour, en fait elle se rappelait sans cesse, mais ce moment en particulier lui revint maintenant, plus précisément. Elle voulait le regarder dans les yeux... Elle essuya une nouvelle larme qui venait de se former au coin de son oeil. Désormais, dans sa tasse elle ne se voyait plus, mais le regardait lui.

*Qu'est-ce qu'il a pu devenir pendant tout ce temps ... ?*

Est-ce qu'il l'avait oubliée ? Elle ne le supporterait pas ! Elle continua de dessiner, jusqu'à mettre son visage sur papier, puis le plia en quatre et le rangea dans son carton. Sur une nouvelle feuille, elle commençait à faire des fleurs, plus pour s'occuper et pour ne penser à rien que par plaisir de dessiner. Sauf que cela ne marchait pas, elle continuait de penser et de penser à lui ! Pourquoi était-elle partie ?

[Niah ! Plus courageuse que toi, moi !]
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Aliya Svenson

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MessageSujet: Re: Au milieu de nulle part ...   Au milieu de nulle part ... Icon_minitimeMer 14 Mai - 21:33

Aliya observa la gérante un instant, une fois de plus satisfaite de la réaction qu'elle eut. C'était sans doute un peu cruel de profiter ainsi de sa susceptibilité, mais elle ne pouvait y résister. Comme tout le monde semblait le penser ici, les journées étaient ennuyantes, et celle-ci s'annonçait prête à battre des records d'immobilismes, étant surtout bien partie pour être inintéressante au plus haut point. Non rien n'allait plus, et Aliya se rendit compte qu'elle commençait à se lasser des réactions de Cathy. Elle lui aurait bien collé la veille une crème avec un produit allergène, pour qu'elle se retrouve couverte de bouton le lendemain matin, mais elle n'en avait rien fait. Dommage... Elle se demanda pourquoi celle-ci comptait et recomptait la caisse. Aliya avait veillé au grain, personne n'y avait touché pendant la nuit. Il y avait de quoi devenir parano avec une bonne femme pareille. Aliya plaignait ce pauvre mari qui devait la supporter depuis déjà bien longtemps, et sans doute que ce temps n'était pas encore terminé. Comment faisait-il ? Elle n'en avait absolument aucune idée. En deux ans, elle n'était toujours pas parvenue à comprendre.

La jeune fille se tourna vers l'escalier en entendant un éléphant le dévaler, et ne fut pas surprise de voir Betty en bas, assise sur son gros popotin. Décidément, il n'y en avait pas une pour rattraper l'autre ici. Vivement qu'elle quitte ce trou à rat. Sauf que ce trou à rat, cela faisait deux ans qu'elles s'y trouvaient avec Clelia, et qu'elles avaient déjà envisagé d'en partir de nombreuses fois, sans jamais le faire. C'est vrai que la vie ici leur assurait un toit et à manger, et qu'elles n'étaient pas dans la même galère que lorsqu'elles étaient à New-York la première fois... Pourtant, Aliya se sentait prête à faire un autre essai. Il faudrait qu'elle relance le sujet auprès de Clelia un de ces quatre. Cependant, elle devait bien s'avouer que sa tranquillité nocturne lui manquerait, surtout avec le cadre environnant. Elle revint à l'instant présent lorsqu'elle se rendit compte que Milly ne lui avait toujours pas répondu, et que cela faisait déjà un moment qu'elle soufflait sur son thé, prétextant ainsi qu'elle ne pouvait pas parler tout de suite, dans un magnifique 'une seconde j'arrive'. Lorsqu'elle eut enfin décréter qu'il n'était plus nécessaire de vider ses poumons sur son thé, Aliya obtint une réponse.

« Ah oui ? Il reste des gens intéressants à New-York ? J'aurais pas cru... Qui ça ? »

Elle continuait de poser des questions, sans envisagés une seconde de l'effet produit sur la cliente déjà sensible. Aliya l'observa, puis se pencha légèrement pour voir son dessin. Un rond bleu vert ? Qu'est-ce que cela pouvait bien représenter ? Elle comprit finalement en voyant le reste du visage prendre forme.

« Bah dis-moi, il a pas des yeux comme tout le monde le gars. C'est lui que tu vas voir ? »

La mutante ne vit qu'à cette instant que Milly pleurait. Elle vit également sa sœur faire un signe, et en retourna elle vit que le groupe d'italien quittait le nid. Tant mieux. Elle aussi commençait à en avoir assez de leur tête et de leur gosse. Pas qu'elle avait quelque chose contre lui, mais il l'ennuyait... il n'était pas assez actif à son goût. Mais en même temps... quelle chance ils avaient de foutre le camp. Aliya se retourna ensuite vers Mike, les coudes toujours posés sur le comptoir. Elle dit rien, ne prononça pas un mot. Elle lui lança simplement un regard qui signifiait tellement de chose à la fois que le pauvre type ne comprenait certainement rien du tout au message lancé, si ce n'est un : 't'avises même pas d'y penser crétin'. Puis brusquement elle réagit, se redressa et se dirigea vers le juke-boxe après avoir fait sursauter Mike, au grand plaisir de l'écrivain.

« Et puis vous voulez pas arrêter cette musique ? Elle me sort par... »

Aliya se retint néanmoins d'exprimer le fond de sa pensée, et grommela. Elle faisait quelques progrès. Toujours est-il que le juke-boxe devint subitement silencieux, avant de lancer une autre musique un peu plus sombre, bien plus à son goût.
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MessageSujet: Re: Au milieu de nulle part ...   Au milieu de nulle part ... Icon_minitimeVen 16 Mai - 0:05

*Pardon ?!*

Clelia dut rester une vingtaine de secondes à fixer Mike dans les yeux, ne parvenant pas à s'en remettre. Ce type avait vraiment un problème ! Il y avait six longues, très longues années entre eux, mais comparé au reste de sa personne, ce n'était qu'un léger détail. Même si elle avait eu la vingtaine, elle n'aurait pas supporté de se "promener rien que tous les deux" avec ce ... truc. Elle leva les yeux au ciel puis ils se reposèrent sur la porte que venait de franchir une femme brune d'une trentaine d'années. L'air pincé renforcé par sa coupe au carré et ses lunettes rectangulaires, elle avait tout l'air de la femme pressée. Cathy s'empressa d'aller la saluer puis fit signe à Clelia de monter. Sans doute pour s'occuper de ranger la chambre qui venait d'être libérée... La jeune fille s'exécuta et échangea sa place avec Betty. Une fois à l'étage, elle s'appliqua à changer les draps, passer le balai et la serpillère, arranger les rideaux et autres détails qui rendaient la chambre prête à accueillir quelqu'un.

En bas, après avoir commandé un café serré, la femme alla s'installer à côté de Milly. Là, elle sortit son ordinateur portable et commença à taper à toute vitesse sous l'oeil éberlué de Mr Watson qui reporta son regard sur son bloc de papier avec une pointe de résignation. Cathy vint s'asseoir près d'elle, occupant le dernier siège du comptoir et la femme lui demanda :


"Cela vous dérangerait-il de répondre à un petit questionnaire sur la question mutante ? Voyez-vous, c'est un phénomène qui occupe beaucoup les médias, je suis journaliste pour le magazine 'Miss XXIème' et je mène une enquête."

Question à laquelle la gérante répondit, avec son air vexé :

"J'suis pas le genre de femme à s'occuper de ça ! J'ai d'autres choses à faire, moi ! Si ça vous chante, vous pouvez interroger les clients."

La journaliste fronça les sourcils et interpela Aliya :

"Mademoiselle ! Bonjour, je m'appelle Claire Adams, j'aimerais que vous répondiez à quelques questions, si cela ne vous dérange pas. Que pensez-vous des mutants ? Que ressentez-vous à leur égart ? Pensez-vous qu'il est possible qu'ils s'intègrent à notre société ? Vous pouvez me répondre aussi." dit-elle en dirigeant son regard vers à la fois Betty, Milly et l'écrivain.

La grosse fille s'empressa de commencer. Elle n'avait jamais eu l'occasion de se faire interviewer et en était flattée, se sentant un peu comme une star, à être interrogée ainsi. D'ailleurs, elle était une lectrice assidue de magazines féminins divers, notamment la revue pour laquelle travaillait la nouvelle cliente. Elle regarda d'un oeil Aliya se demandant si elle devait parler avant elle, puis n'en pouvant plus, elle déballa ses pensées :


"Ben moi je pense qu'ils sont bizarres... J'ai rien contre eux, mais je voudrais pas en être, je sais que mon cousin il trouve ça cool d'avoir des super-pouvoirs... mais chais pas, quand on se retrouve avec une sale gueule... les super-pouvoirs ça devient secondaire. Après ça dépend, mais ça fout la frousse de savoir que p'têtre quelqu'un ici peut lire dans mes pensées ou me faire quelque chose de trop bizarre..."

"Je lis dans tes pensées Betty... attention ... oh la cochonne !"
l'interrompit Mike avant de rire... tout seul.

"Arrête !!!! Et euh je pense qu'on devrait pas trop les intégrer quand même, euh pour savoir ceux qui peuvent nous faire du mal. Voila ! D'autres questions ?"

Au fur et à mesure que la serveuse s'exprimait, Claire tapait de plus en plus vite, comme si en plus de noter chaque mot, elle s'embarquait dans tout un récit. Quand elle eut fini, elle fit non de la tête et releva les yeux vers Mr Watson et Aliya à qui elle adressa un sourire franc qui tranchait avec l'air coincé qu'elle devait avoir normalement.

"Et vous ? J'aimerais avoir plusieurs avis pour mon article, voyez-vous... De plus, vous semblez tous être très différents, ce qui tombe bien. Chez nous, nous avons pour habitude de donner la parole à tout le monde, sans faire attention à leur âge, leur sexe, leur situation sociale ... Monsieur ? Un petit mot à dire ?"

"Mmmh je dis que je n'ai pas tellement envie de me prononcer là-dessus. Comprenez que je suis un écrivain de science-fiction, j'ai depuis mon plus jeune âge vécu dans un autre monde, ce qui se passe dans celui-ci m'intéresse peu, sauf si ça me donne de la matière pour écrire. Le problème c'est que beaucoup de romans d'anticipation ont narré des histoires qui sont arrivés : l'homme est allé dans l'espace, on a développé des robots, maintenant des gens avec des pouvoirs... Tout ceci semble surnaturel et pourtant, nous devons bien admettre que c'est réel. Maintenant, moi je me force à trouver des idées originales et ça ne plait pas aux gens. Mais faire du réchauffé, non merci, donc rien sur les 'mutants' et autres trucs nouveaux de ce siècle dans le genre !"


Un peu surprise, la journaliste fit tout de même le compte-rendu des paroles du vieil homme puis elle fixa la jeune fille gothique dans les yeux.

"A vous maintenant, j'aimerais avoir votre opinion aussi. Vous avez à peu près l'âge de nos lectrices... "
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Aliya Svenson

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MessageSujet: Re: Au milieu de nulle part ...   Au milieu de nulle part ... Icon_minitimeDim 18 Mai - 19:34

Aliya était retournée s'assoir sans autre forme de procès. Mike avait eu ce qu'il méritait, et Aliya était fière de sa petite sœur. C'est alors qu'une autre femme entra, et Clelia monta lui préparer une chambre. Elle avait l'air d'avoir un balais là ou il vaudrait mieux ne pas en avoir un. Elle avait l'air tellement... coincé, rabat joie, autoritaire... tout ce qu'Aliya détestait chez une personne. Le pire fut lorsqu'elle s'installa avec son ordinateur et commença à taper dessus avec les doigts d'une façon assez impressionnante, et particulièrement rapide. Impressionnée, Aliya oublia un instant qu'elle n'aimait pas cette femme. Comment c'était possible de taper aussi vite ? Elle n'en savait rien. D'ailleurs, elle ne se souvenait même pas en avoir jamais touché un. Ces machines de métal était un grand mystère pour elle. Elle fit un sourire en coin en entendant le ton vexé de la gérante.

Elle fut ramener à la situation présente lorsque la femme commença à les interroger sur... les mutants. Pas possible! Même ici, pas moyen d'avoir la paix ? Il allait falloir jouer le jeu de cette femme, pour ne pas trop attirer l'attention. Ou ne pas l'attirer dans ce sens là, en tout cas, car sinon elle risquerait de se faire piéger dans un moment d'énervement. Silencieuse, elle laissa parler ses deux voisins de comptoir avant de répondre elle même à la question. Elle ouvrit la bouche tandis que l'écrivain répondait, réfléchissant autant qu'elle le pouvait à ce qu'elle allait répondre. Betty n'avait pas été apprécié du tout d'Aliya, mais elle n'en avait rien montré. S'il y avait bien une chose qu'elle savait faire, c'était ne pas montré ce qu'elle ressentait. Si ce n'était parfois sa colère qui émergeait un peu trop.... Décidément, elle l'aimait beaucoup cet écrivain. Il avait sans doute son opinion sur les mutants mais ce n'était pas dans journal pour jeune fille qu'elles iraient se faire savoir. Tout ce qu'ils disaient était d'ailleurs vrai, les romans anticipaient la réalité. Bien que n'ayant que très rarement, voire plus qu'épisodiquement, voire quasi-jamais, lu un seul livre, Aliya en connaissait certain thème et savait que tout sortait de l'imagination des gens. Puis elle se tourna vers la journaliste alors qu'elle lui demandait son avis pour la troisième fois.

« Est-ce que vos lectrices sont du genre gnangnan et compagnie ? Non parce que c'est pas parce qu'on a à peu près le même âge qu'on se ressemble. Vot' journal m'a pas l'air intéressant. »

Voilà, ça c'était dit. Au moins la journaliste arrêterait de penser que son journal était le top du top et qu'il intéressait toutes les lectrices de son âge. Après lui avoir lancé un regard signifiant qu'elle se contrefichait du journal, elle fit une moue dédaigneuse et leva la tête vers le plafond une seconde, le doigt sur le menton. La musique qu'elle avait mise quelques instants plus tôt l'inspirait. Elle haussa alors les épaules et répondit finalement.

« M'enfin pour répondre à votre question, pardon. À vos questions! Puisque vous y allez pas d'main morte. Bref, les mutants à mon avis ils pourraient bien être ici avec nous que ça dérangerait personne. Moi j'les aime bien, ils ont l'air bien strange! Dites pourquoi vous les aimez pas ? Vous aimez pas la différence. Moi, perso, j'fais tout pour pas être comme vous. Pas vous personnellement... enfin si... enfin pas comme tout le monde. Et à cause de ça on me voit déjà comme la fille bizarre qui dérange. Alors j'imagine même pas ce que ça doit être pour eux. Les pauvres! Quoique non. J'suis d'accord avec son cousin ça doit être cool. Mais p't'être que eux, ils en veulent pas. Alors faudrait pas non plus faire comme si c'était super cool tout le temps et pour n'importe quel... pouvoir! »

Elle fronça légèrement les sourcils, fixant la journaliste. Elle retournait sans s'en rendre compte l'interrogatoire vers la femme à l'air si coincé.

« Ça vous dérange, vous, les mutants ? Et les gens comme moi ça vous dérange ? Non parce que si vous supporter pas la différence, alors y a pas de raison qu'eux soient plus méprisés que moi. Tenez! Ma p'tite sœur. Ben elle est muette. Du coup ben elle est différente! Et la gérante là, celle qu'a pas voulu répondre à vos questions, bah elle la méprise à cause de ça. Pourtant ben elle est pas mutante. Alors j'crois que ces peines perdus avec des gens comme vous dehors pour qu'ils s'intègrent, même s'ils sont pas méchants. C'est pas eux le problème en faite. C'est vous. »

Aliya pointa un doigt accusateur sur la journaliste, après avoir désigné successivement la grosse Betty et la gérante tout au long de son discours. Inconsciente d'avoir complètement dérivé de la question initiale, Aliya observa les réactions de la journaliste à sa réponse engagée sur la question mutante. Elle se tourna également vers l'écrvain, cherchant à voir un signe d'une quelconque réaction chez lui, qui l'intéressait d'ailleurs plus que celle de la journaliste. Lui, elle l'aimait bien. Alors lui, elle espérait bien qu'il comprendrait ce qu'elle avait voulu dire. Elle, Aliya se contrefichait de son opinion.
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Milly Davis

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MessageSujet: Re: Au milieu de nulle part ...   Au milieu de nulle part ... Icon_minitimeDim 18 Mai - 23:26

"Mademoiselle, calmez-vous, je n'ai jamais rien dit de tel. Tout ce que je cherche, c'est à récolter des points de vue, je ne pense pas que mes questions aient eu une quelconque connotation discriminatoire, néanmoins si c'est l'impression qu'elles vous ont donnée, je m'en excuse. Je ne donnerai pas mon point de vue pour ne pas vous influencer, il me semble que la jeune fille rousse n'a pas donné son avis..." en se tournant vers Milly "Vous connaissez Miss XXIème ? Vous êtes vous aussi dans la tranche d'âge que nous ciblons... Cela vous dérange-t-il de répondre également ?"

Milly sursauta, elle avait écouté d'une oreille lointaine les conversations près d'elle, mais elle n'avait pas pensé qu'elle pouvait être interrogée à son tour. En fait elle était tellement perdue dans ses pensées depuis le "c'est lui que tu vas voir ?" d'Aliya, qu'elle n'avait pas fait attention à tout ce qu'il s'était passé. Pourtant, elle devait se sentir concernée, mais elle avait du mal à s'identifier à ce qu'on appelait "les mutants", de même que quand le président américain s'adressait à "ses concitoyens" elle ne se sentait pas inclue. Elle n'avait jamais eu plus les pieds sur terre que depuis quelques temps, mais ses efforts ne suffisaient pas à l'intégrer complètement dans ce monde. Aussi, elle trouvait cela étrange d'être interviewée par cette femme, à qui elle répondit timidement à sa question sur son journal :

"Désolée, je ne lis pas de magazines."

Elle avait juste avant sorti un recueil de poèmes anglais : Les Ballades Lyriques, qu'elle avait entrepris de relire, mais apparemment, on n'allait pas la laisser tranquille, il fallait répondre. Alors qu'elle avait seulement ouvert la première page, elle referma son livre et regarda tour à tour Mrs Adams, Aliya, l'homme âgé, la serveuse aux cheveux verts et la chaise vide du garçon qui était là quelques secondes plus tôt. Il avait du s'éclipser pendant que l'attention générale était retenue. Puis elle reposa ses yeux sur sa tasse, elle ne savait pas quoi répondre. Elle avait vaguement écouté le discours d'Aliya et était d'accord avec elle sur un point : on pouvait être différent sans être mutant. Elle était déjà rejetée avant de découvrir son pouvoir et sans savoir ce dont elle était capable, on la rejetait tout de même. En fait non. C'était elle qui se rejetait toute seule. Mais elle n'avait jamais pu s'empêcher de penser : que dirait-il s'il savait ce qu'elle pouvait faire ? Lui devait accepter les différences ... Mais il aurait sûrement peur.

"Vous ne voyez pas que vous la gênez ? Répondre à vos questions n'est pas une obligation que je sache. De même que lire votre magazine n'en est pas une non plus. Arrêtez de la fixer comme ça, vous avez assez de matière pour écrire un article, faites votre travail au lieu de chercher absolument à faire parler les gens. Les journalistes de nos jours font preuve d'un manque de talent certain..."

C'était l'homme qui avait parlé, il avait semblé très calme, pourtant ses paroles dites avec un peu plus d'agressivité auraient pu paraître déplacée, mais non. Il avait l'art de s'exprimer avec sérénité et de communiquer sa paix intérieure aux personnes autour. Claire le regarda froidement mais n'eut pas le temps de répliquer quoi que ce soit que son téléphone sonna. En l'attrapant, elle fit tomber ses clefs de voiture. Elle les ramassa d'une main, tout en répondant, les posa sur le comptoir, prit son ordinateur sous son bras et s'éloigna pour discuter tranquillement. Milly réouvrit son livre et se plongea dans la poésie romantique du début du dix-neuvième siècle. Elle trouvait les auteurs anglais nettement plus doués que les américains, mais si elle avait pu comprendre le français, sans doute se aurait-elle pris beaucoup de plaisir à lire des poètes de ce pays. Elle aimait bien la poésie, la beauté des mots qui lui permettait de s'évader dans un autre monde. Mais là, elle avait beau lire et relire les mêmes vers, elle ne pouvait pas se concentrer, toutes ses pensées allaient vers une seule personne qui l'obsédait depuis peu.

*Tu crois vraiment qu'il pense à toi en ce moment ?*

Elle se retourna. Une certaine fillette brune la regardait fixement de ses yeux bleus qui la transperçaient à chaque fois. Sarah ... Elle s'emporta et s'écria :

"Oui !"

*Tu es naïve... il a du s'en trouver une autre !*

"Qu'est-ce que tu en sais ?"


Ses yeux se remplirent de larmes, mais quand elle entendit un "Mademoiselle est-ce que tout va bien ?" provenant de derrière elle, elle comprit qu'elle avait parlé tout haut et courut vers l'extérieur, laissant ses affaires par terre. Par la fenêtre, on pouvait la voir s'adosser au mur et se disputer avec le vide. Pour elle, elle avait Sarah en face d'elle, Sarah qui s'efforçait de la faire douter de tout.... Elle se mit à pleurer.
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Clelia Svenson

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MessageSujet: Re: Au milieu de nulle part ...   Au milieu de nulle part ... Icon_minitimeLun 19 Mai - 0:12

Après avoir emmené les draps sales à la buanderie, Clelia s'était appliquée à faire soigneusement le lit, sans pli. Elle était devenue assez douée en la matière, même si elle n'aurait jamais cru avoir à faire ce genre de travail un jour. Heureusement qu'elle avait toujours été soigneuse, sinon elle aurait eu bien du mal à s'adapter. Son ménage et rangement fini, elle s'allongea un moment, tout en se disant que si sa patronne la voyait, elle crierait encore. Si seulement elle savait que la jeune fille faisait tout le temps ça ... de profiter du confort dont bénéficiaient les clients plus que les employés. Elle ferma les yeux un moment, se laissant aller à des douces rêveries. Elle imaginait qu'elle sortait d'ici, qu'elle habitait dans la campagne et qu'elle se promenait en chantant accompagnée de gouttes de pluie qui se logeraient dans l'herbe où elle marcherait pieds-nus. Ce serait tellement agréable... plus que de ce retrouver dans cet endroit perdu et moche... De toute façon, elle ne savait pas si sa soeur pourrait tenir longtemps, elle lui semblait de plus en plus agacée ces temps-ci. Mais où aller à part là ?

Un claquement de porte la fit réouvrir les yeux brutalement. Mais encore un peu dans la Lune, elle ne fit pas attention aux pas qui se rapprochaient et quand elle tourna doucement la tête et qu'elle vit le corps de Mike elle sursauta et s'assit. Elle posa une main sur son coeur, tout en soufflant, comme si elle avait eu très peur. D'ailleurs, elle avait eu effectivement très peur. Il la regardait et elle ne savait pas comment le prendre. D'où lui venait cet intérêt soudain pour elle ? Elle commençait à en être terrifiée. Elle se recula et s'éloigna le plus possible de lui. Là, elle vit qu'il avait les yeux qui brillaient, comme s'il allait pleurer. Elle l'interrogea du regard et il dirigea le sien vers le sol. Puis il se mit à parler :


"Je comprends pas... Pourquoi personne veut de moi ? Je suis pourtant très beau... Je me fais jeter par tout le monde..."

Clelia sentit une pointe de culpabilité, peut-être qu'elle n'aurait pas du le mépriser à ce point tout à l'heure mais lui expliquer gentiment qu'elle avait quinze ans et lui plus de vingt. Sans faire état de sa bêtise apparente. Mais il ne devait certainement pas parler que d'elle, il devait y avoir eu beaucoup d'autres filles qui l'avaient envoyé promener. Ne serait-ce que les clientes qui étaient venus ici et qu'il avait tenté de séduire... Elle le prit en pitié une minute avant de se rappeler qu'il l'insupportait. Mais elle ne pouvait pas s'empêcher d'éprouver de la tristesse pour lui. Elle posa une main sur son épaule, qui se voulait rassurante. Elle n'avait pas de papier sur elle, sinon elle lui aurait écrit la phrase classique : "Je suis sûre que tu trouveras la bonne fille au moment voulu." ou quelque chose comme ça. Elle lui sourit doucement, espérant qu'il n'allait pas se mettre à pleurer, elle ne supportait pas de rendre les gens malheureux.

"Toi ? Toi tu veux bien de moi ?"

Elle n'eut pas le temps de penser quoi que ce soit qu'il se retourna et l'immobilisa sur le lit. Elle essaya de se dégager, mais il était beaucoup plus fort qu'elle. Il l'embrassait maintenant, elle voulait le repousser mais elle ne pouvait pas bouger. Ecoeurée, elle se mit à pleurer et tentait désespérément de pouvoir s'échapper. Le regard de Mike changea, il n'y avait plus de larme, mais une certaine satisfaction dans ses yeux. Il passa la main sous son tee-shirt et elle ne put se retenir : elle poussa un hurlement. Les vitres, les lampes, les miroirs éclatèrent, déstabilisé, il ne put résister à la dernière tentative de Clelia de se libérer : elle réussit à le repousser et à s'écarter vivement. Elle entendait dans la chambre d'à côté des voix qui s'interrogeaient sur le pourquoi de ce cri mais surtout sur le "tremblement de terre". Mike la regardait, éberlué, mais sa stupéfaction fit place à la colère et il se rua sur la jeune fille qui recommença à crier tout ce qu'elle pouvait. Ce fut la fois de trop, le sol qui n'était déjà pas très solide s'effondra à cause des secousses et elle se retrouva un étage au-dessous, dans la salle à côté de celle où se trouvait tout le monde. Pris de panique, Mike partit en courant et Clelia, ne sachant que faire, se cacha derrière l'escalier. Ce n'était plus qu'une question de temps avant qu'ils ne se rendent compte qu'elle était mutante et qu'elle avait détruit une partie du motel. Elle se mit à pleurer à nouveau.
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Aliya Svenson

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MessageSujet: Re: Au milieu de nulle part ...   Au milieu de nulle part ... Icon_minitimeSam 24 Mai - 21:18

Aliya observait toujours la journaliste, et ne répondit rien lorsqu'elle prétendit ne pas avoir voulu poser de question discriminatoire. Sans doute ses questions ne l'étaient-elles pas, mais Aliya doutait de ce que le journal relaterait bientôt. Sans doute quelque chose du style : « Nous avons prit l'avis d'une jeune gothique, ayant un point de vue bien engagé sur la question. Elle semble ne pas trouvé de grandes différences entre mutants et autres personnes, humaines, déjà considérées comme différentes. » Mais cette phrase, si mal tourné, n'était qu'une invention de la jeune fille, qui n'avait absolument aucune idée de la façon dont la journaliste pourrait tourner les choses pour déformer un maximum ses propos. Elle se tourna vers Milly, qui semblait autant à l'ouest qu'elle sur les magasines, et lui fit un sourire signifiant qu'elle était fière de ne pas être là seule à trouver ces futilités si... futiles. L'écrivain prit alors le partie de la jeune femme toute vêtu de blanc, et Aliya hocha vigoureusement de la tête, approuvant pleinement l'écrivain.

Puis elle se perdit un instant dans ses pensées, observant ses ongles sales et mi-long, sur le fond du comptoir, songeant qu'il faudrait qu'elle se trouve un verni noir quelque part. Elle aimait bien, et en plus cela servait à dissimuler les traces qu'elle avait à force de grimper au mur ou de ce promener partout où il lui était possible d'aller, ce qui ne lui laissant pas grand chose d'inaccessible. Elle fini par porter son index à se bouche, le rongeant à moitié, sans vraiment mordre afin de ne pas le couper ni trop l'abîmer. C'est alors que la journaliste partie, son téléphone à l'oreille et son ordinateur sous le bras, délaissant ses clés de voiture... Aliya les fixa un instant. Non, il ne fallait pas qu'elle fasse cela. Ce n'était pas bien, Clelia n'apprécierait pas. D'ailleurs en parlant de Clelia...

Elle n'eut pas le temps de se poser trop de question, que Milly sortait en courant. Apparemment, elle s'était mise à parler toute seule. *Génial, encore une cinglée de plus...* Aliya l'observa, sans réellement comprendre. Milly était en train de parler toute seule, dehors, en pleurant. Mais une fois de plus, elle n'eut pas le temps de se poser plus de question. Décidément, les choses avaient décidées de dérailler aujourd'hui, et la journée semblait propice à une explosion de leur petit quotidien si ennuyeux. Aliya ne sut si elle était contente ou non d'entendre sa sœur. Sur le coup, elle fut surtout surprise, surtout que ce cri n'avait rien de joyeux, bien au contraire. Elle se leva d'un bon, au premier cri, et voulu se précipiter vers l'escalier, en haut du quel se trouvait sa petite sœur. Mais déjà, un second cri, plus long et désespéré, se fit entendre. Ainsi qu'un grand fracas. Elle dévia sa course et esquiva les débris qui tombaient au bord du trou créé par Clelia, en plongeant pour les évita. Elle retomba sur les mains et fit une courbe plus qu'étrange avec son corps pour se retrouver immédiatement sur ses pieds, agenouiller. Aliya vit alors Clelia qui pleurait, caché sous les escaliers, et alla la rejoindre sans attendre.

« Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Vite, on s'en va. Ça tombe bien j'en avais marre de rester dans ce trou paumé. Aller calme toi on se barre. »

Aliya lui prit le poignet et le serra fermement afin d'entraîner sa sœur à sa suite, tentant tout de même de ne pas lui faire mal, même si elle ne s'y prenait sans doute pas de la bonne manière. De toute façon, la mutante était encore totalement sous le choc. En sortant de la pièce, se retrouvant dans la salle principale où elle était quelques instants plus tôt, elle croisa le regard de l'écrivain qui semblait tout aussi étonné que les autres personnes présentes. Sans s'en soucier, elle se dirigea vers le comptoir, attrapa les clés de voiture et courut vers la sortie. Elle se tourna néanmoins vers l'écrivain.

« Vous allez me manquer Watson! J'vous aimais bien... »

Elle ne sut pas vraiment pourquoi elle s'était arrêtée pour prendre le temps de le lui dire. Mais en franchissant la porte, son cœur se serra, sans qu'elle ne réalise pourquoi. Les émotions de ce genre, ce n'avait jamais été son fort...

« Attend moi là... »

Aliya sauta, se retrouvant perché au mur, et grimpa les quelques mètres afin d'arriver jusqu'à leur chambre. Elle attrapa les quelques affaires qu'il leur restait, et notamment l'argent qu'elle avait mit de côté. Elle n'était pas totalement à coté de la plaque, et avait chippé de temps en temps un peu d'argent, au cas où ce genre de chose se produirait un jour. Elle savait qu'elles ne pourraient pas rester là toute leur vie... Elle ne fit pas attention à Milly, ni à une quelconque autre personne pouvant l'avoir vu. Elle redescendit en sautant directement les quelques mètres qui la séparait du sol, et monta dans la voiture. Elle démarra et... partie en marche arrière. Aliya emporta sur son passage divers objets entassés ça et là. Elle grogna et sortie de la voiture, puis se tourna, en désespoir de cause, vers Milly.

« Tu saurais pas conduire par hasard ? N'importe où du moment que c'est loin, et même New-York si ça te chante.»
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Milly Davis

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MessageSujet: Re: Au milieu de nulle part ...   Au milieu de nulle part ... Icon_minitimeMer 4 Juin - 23:16

"Laisse-moi ! Lâche-moi !"

Après un moment de dispute avec Sarah, Milly finit par réussir à la faire disparaître. Ce fut alors qu'elle n'était plus concentrée sur la fillette imaginaire qu'elle sentit le mur trembler contre elle. Elle jeta un coup d'oeil à l'intérieur, intriguée et vit Aliya partir en flèche. Curieuse de nature, elle voulut savoir ce qui pouvait créer tant d'agitation, les gens à l'intérieur parlaient entre eux, inquiets. Elle commença à faire le tour du bâtiment pour pouvoir rentrer à nouveau et tomba sur la journaliste, pendue à son téléphone. Alors elle fit demi-tour et revint là où elle était. Ce fut là qu'Aliya refit son apparition, cette fois en laissant Clelia non loin d'elle. La jeune fille n'avait d'ailleurs pas l'air d'aller bien, mais Milly n'eut pas le temps de lui demander quelque chose qu'elle vit la gothique grimper à l'étage avec une souplesse anormale. Mais elle n'y prêta pas vraiment attention. Elle était plus perturbée par ce qui les avait poussées à sortir comme ça.

Tout se passa très vite, Aliya récupéra sa soeur et l'entraîna dans une voiture qui démarra en marche arrière. Milly sursauta. Les deux filles tentaient de partir... Pourquoi ? Ce devait être lié à l'agitation à l'intérieur. D'ailleurs, le cri de la gérante parvint de deux pièces plus loin jusqu'à ses oreilles. Tout le monde se précipitait dans une autre pièce. Ce qui détourna la rouquine de son inspection visuelle fut Aliya qui lui demandait si elle savait conduire. Elle la regarda, effrayée. Non. Non, elle n'avait jamais appris à conduire, à seize ans, sa préoccupation n'était pas de passer son permis, elle n'avait pas eu une vie comme les autres....


*Je n'ai pas eu vraiment de vie non plus.*

"Je... non."


Elle essaya de trouver une solution, parce que vu la façon dont la jeune fille s'était adressée à elle, elle devait vraiment avoir besoin d'un conducteur. D'autant plus que la voiture n'était sûrement pas à elle.

"Hey ma voiture !"

Elle se retourna. C'était Claire qui accourait, son téléphone d'une main, son ordinateur sous l'autre bras. La première réaction de Milly fut de lui faire croire que son portable sonnait. C'était si facile... Elle entra dans son esprit et lui envoya le son d'une sonnerie, l'image de son portable qui s'éclairait.
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Clelia Svenson

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MessageSujet: Re: Au milieu de nulle part ...   Au milieu de nulle part ... Icon_minitimeMer 4 Juin - 23:36

"Elles vont monter, là, les d'moiselles !"

Clelia eut un peu de mal à réagir. Elle avait été comme un zombie, ces dernières minutes. Maintenant, elle se repassait le film au ralenti : Mike avait... Elle ferma les yeux, comme pour faire sortir cette image de la tête, mais même en essayant de supprimer l'image, elle avec encore toutes les autres sensations, son odeur, ses mains qui entraient en contact avec elle... Son coeur se serra. Elle passa ce moment. Après elle avait hurlé et tout s'était effondré. Elle s'était cachée mais sa soeur l'avait trouvée, attrapée, entraînée. Elle s'était laissée faire, comme pour sortir de ce cauchemar. Parce qu'elle savait qu'elle allait trouver un moyen de les dégager de cette situation. Puis elle l'avait mise dans cette voiture, mais n'avait pas réussi à les faire avancer. Non, avant. Avant la voiture... L'esprit de Clelia était alors très loin et elle ne se rappelait que très vaguement être sortie en traversant la salle pleine mais les gens qu'elle avait croisés s'étaient dirigés vers l'opposé, soit là où elle avait créé le trou dans le plafond. Donc la voiture... Après elle était sortie et la journaliste s'était précipitée, avait été stoppée par son téléphone qui pourtant ne sonnait pas, mais ne s'était pas laissée distraire longtemps.

"M'approche pas, je suis mutante et dangereuse !" lui avait crié la jeune fille tout en faisant trembler le sol et en cassant l'ordinateur et les vitres de sa voiture.

A ce moment là, le camion de Joe McCain, le propriétaire, était venu de nulle-part et s'était arrêté pile devant elle. Elle se souvint alors qu'il devait être parti faire quelques courses et devait revenir aujourd'hui. Il avait alors ouvert sa vitre et prononcé cette phrase qui eut un peu de mal à entrer dans la tête de Clelia. Pourquoi voulait-il les faire venir ? Mais l'heure n'était pas trop aux questions, elle regarda Aliya et Claire qui semblait au bord des larmes. Puis Milly, toujours en retrait. Alors Joe la pressa :


"C'pas comme si vous aviez le temps ! J'ai entendu. 'zallez avoir des problèmes sinon. J'vous fais pas payer. Me doutais dès que j't'ai vu que t'étais spéciale, ma p'tite."
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MessageSujet: Re: Au milieu de nulle part ...   Au milieu de nulle part ... Icon_minitime

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